Le Donjon des Arcs-sur-Argens

Le 1e octobre 1200, Alphonse II, comte de Catalogne et de Provence, attribue à un de ses fidèles chevaliers catalans, Giraud de Villanova, le fief des Arcs, de la Motte, de Trans en Provence et des Esclans, et de tout ce qui en dépend.

C’est la première apparition aux Arcs de la famille de Villeneuve, qui restera seigneur des Arcs jusqu’au XVIIIe siècle.

Parmi les membres de cette illustre famille citons :

  • Romée de Villeneuve, fin diplomate et grand conseiller du comte de Provence, qui contribua aux mariages royaux des 4 filles du comte et qui signa son testament le 15 décembre 1250 à côté de la tour du château*.
  • Roseline de Villeneuve, née au château, devenue Sainte et dont le corps est toujours conservé à la chapelle éponyme.
  • Hélion de Villeneuve, frère de Sainte Roseline de Villeneuve, qui deviendra grand maître de l’Ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem.

Haut de 19 mètres et seul vestige de la demeure seigneuriale, le donjon a franchi le temps sans grand dommage, contrairement au château, en ruines à la Révolution.

Au XVIe siècle sont également mentionnés les éléments suivants : les bâtiments d’habitation, la grande salle, le tinel (la salle à manger) et la chapelle castrale.

Le 17 mai 1720, la seigneurie du marquisat des Arcs, les terres et le château des Villeneuve sont vendus à François Charles de Vintimille, comte du Luc. Au XVIIIe siècle, le château n’est plus habité depuis longtemps et il « menace ruines ».

Sans l’intervention de Victor Grand, intendant de Barras, la tour, symbole de l’Ancien Régime et de la féodalité, aurait été vandalisée.

En 1863 « le caractère monumental de la tour du château, la situation pittoresque qui attire le regard à une grand distance expliquent suffisamment (…) l’intérêt que l’administration attache à sa conservation.»

Symbole de la puissance seigneuriale par excellence, le donjon est la construction la plus prestigieuse qui domine l’ensemble des terres du seigneur. Visible de loin il est même devenu, au fil des siècles, le point de repère de la commune des Arcs.

La tour a été remaniée de nombreuses fois.

L‘accès au « trésor » du seigneur (ses archives) n’était possible qu’au travers d’une trappe ouverte dans le plafond de la salle basse.

A l’origine, la tour se composait de 5 pièces superposées. Le rez-de-chaussée n’était accessible que depuis le premier étage, par une trappe ouverte dans la voûte. Un escalier extérieur, probablement en bois, permettait d’atteindre l’entrée, au deuxième niveau, toujours visible aujourd’hui.

Mis à part le premier niveau couvert d’une voûte en berceau, les autres niveaux étaient plafonnés. Il ne reste que les murs du 5eme niveau, probablement couvert, à l’origine, d’un toit en bâtière.

Il est difficile d’affirmer ici la présence d’un hourd, d’une galerie en bois, car il ne reste des murs qu’1,60m.

*Eléonore devient reine d’Angleterre, Marguerite épouse Saint Louis, roi de France, Béatrice devient reine de Naples et de Sicile et Sancie épouse Richard de Cornouailles « roi des romains » (du saint empire romain germanique).